Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Blog de Laurent Péraldi
20 novembre 2008

Cauro (29) La chasse en corse, aujourd'hui et autrefois.

Dans notre île où le relief et la végétation sont favorables à la faune, la chasse a toujours représenté pour l'homme un moyen de se nourrir et de protéger les récoltes contre les prédateurs ,en l'occurence les sangliers.______ Mais elle est aussi un moment de loisir, voire une passion . Ce plaisir ne doit pas faire oublier aux adeptes qu'ils ont un devoir ,dans le monde d'aujourd'hui, d'organiser, de respecter et de gérer la réalité cynégétique pour conserver un équilibre écologique. __Autrefois, le gibier sédentaire trouvait des conditions propices à sa nourriture et à sa reproduction .____ Après la deuxième guerre ,l'abandon des cultures , le transport motorisé mais également le braconnage ont mis en danger certaines espèces.____ Le gibier migratoire lui-même subissait ,au moment de son passage , les tirs au vol effarouchants, par l'afflux de chasseurs venant d'ailleurs. _______En rassemblant mes souvenirs,il me plaît d'évoquer la chasse en Corse autrefois. __Les migrateurs faisaient le bonheur de nos paysans et les auberges vous servaient des grillades succulentes.____ Quand les brumes d'octobre recouvraient les sommets, on pouvait admirer l'apparition de nuées de "pigeons ramiers'.On scrutait leur vol et leur destination.Ils abordaient nos montagnes fatigués d'un long périple pour trouver une nourriture abondante, de glands et de baies d'arbousiers.___Dans nos forêts de chênes , on les chassait à l'affût jusqu'en février. Leur vol impressionnant s'abattait sur les arbustes dans un bruissement d'ailes qui éveillait la vigilance du chasseur. À chaque coup de feu ces volatiles se rabattaient un peu plus loin où un autre chasseur s'en donnait à coeur joie.____ Mais la Corse était également un lieu prisé des grives et des merles. Ils venaient par vagues successives à la même époque comblant le rêve des oiseleurs (une sorte de braconnage toléré) .___Ces derniers préparaient, dans le maquis dès l'été,des sentiers sous-bois pour poser de nombreux collets le moment venu.Ces collets ( u cappiu) étaient placés sur des branches fixées horizentalement en travers du parcours.___ Autant dire que ces oiseleurs, bravant les intempéries de l'hiver, partaient aux aurores et rentraient chez eux à la tombée de la nuit avec une précieuse récolte( + de 150 de ces passereaux parfois).___ Plusieurs familles tiraient leurs revenus du fruit de cette activité. Ce gibier très apprécié par sa chaire comme pour la confection d'un pâté fameux était exporté sur Marseille___.Avec le temps des grives venait le passage des bécasses. Leur apparition annonçait les premiers frimas. La chasse se faisait à l'affût au crépuscule et pour les chasseurs plus adroits au chien d'arrêt le long des ruisseaux.__ Quant au gibier sédentaire, lièvres et perdreaux rouges, les connaisseurs savaient où en trouver à l'ouverture de la chasse et ce n'était pas des produits d"élevage.___les temps ont bien changé !___Pour ce qui est des battues aux sangliers , elles ont toujours été le privilège des équipes des villages.Elles perpétuent encore la tradition des anciens .____Aujourd'hui , comme un peu de partout, il y a surabondance de cette espèce . Elle permet des équipées sympathiques avec invités . Au retour , les commentaires vont bon train, mais les chasseurs sont heureux de se retrouver et de partager la dégustation de produits du terroir dans une ambiance conviviale où l'on arrose les exploits des uns et des autres.
Publicité
Commentaires
Le Blog de Laurent Péraldi
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité